Des véhicules électriques Chinois encombrent les ports Européens
Selon les informations, des milliers de véhicules sont actuellement stockés dans divers ports européens, la majorité provenant de Chine. Certains importateurs ont même loué des places de parking hors des zones dédiées, comme le géant Mosolf Group, pour pouvoir entreposer davantage de voitures.
Gert Ickx, porte-parole du port d'Anvers, a déclaré que cette situation touche l'ensemble des ports européens, où de grandes quantités de voitures sont livrées. Bien qu'aucun chiffre officiel n'ait été communiqué, il a ajouté que la situation dépasse celle de la période COVID-19 en 2020 et 2021. Cette accumulation de véhicules amplifie des problèmes déjà existants, comme le manque de chauffeurs de camion pour évacuer ces véhicules.
Des causes multiples
Selon Wolfgang Goebel, président de l'ECG (European Association of Finished Vehicle Logistics), les ports sont depuis longtemps surchargés, et le phénomène n'est pas uniquement dû aux voitures chinoises. Il souligne également que les changements de législation, où les subventions aux véhicules électriques s'amenuisent, comme en Allemagne, sont l'une des causes de cette situation.
Une ambition débordante des constructeurs chinois
Les constructeurs automobiles chinois visent le marché européen en ce qui concerne les voitures électriques, une ambition qui se vérifie dans les ports européens. En effet, ces derniers sont de plus en plus encombrés, et les voitures commencent à s'entasser dans les terminaux. En 2023, les exportations de modèles chinois ont augmenté de 58%.
Cependant, cette ambition débordante a des conséquences inattendues. Les ports deviennent des parkings servant à stocker l'arrivée massive de ces modèles fabriqués en Chine. Par exemple, le port d'Anvers-Bruges déplore que "les distributeurs automobiles utilisent de plus en plus les parkings du port comme dépôt au lieu de stocker les voitures chez les concessionnaires".
De plus, les constructeurs chinois ne prennent pas en compte le transport pour amener la voiture du port vers la destination finale, la concession. Ajoutez à cela le fait que Tesla réserve déjà énormément de camions, et vous obtenez une situation bouchée.
Des ventes décevantes
Malheureusement, les voitures chinoises ne se vendent pas aussi vite que prévu. Bien que BYD, marque électrique chinoise, qui s'exporte maintenant en Europe, ait enregistré de bonnes ventes avec 526 400 véhicules au quatrième trimestre 2023, dépassant Tesla (484 500 exemplaires), qui connait un mauvais début de premier trimestre 2024, la situation inquiète grandement les États-Unis, qui tente de concurrencer ces marques chinoises, tant bien que mal. En cause : les importantes subventions du gouvernement chinois dans ce secteur, qui contribuent à une surproduction de la part des constructeurs.
Ces aides financières, qui concernent les énergies vertes, les voitures électriques et les batteries, permettent de proposer des prix abordables à la population. Une concurrence jugée néfaste pour les États-Unis et l'Europe, qui envisagent de mettre en place de nouvelles taxes douanières.
Un chaos logistique
Cette surabondance de véhicules électriques chinois importés crée un véritable chaos logistique dans les ports européens. La capacité de transport est insuffisante, avec un manque de camions et de chauffeurs, un problème persistant depuis la guerre en Ukraine.
De plus, le ralentissement des ventes de voitures électriques en Europe, notamment en Allemagne, pèse sur cette situation. Les ports deviennent des parkings à ciel ouvert, avec des milliers de véhicules qui s'entassent, faute de pouvoir être évacués rapidement.
Cette crise logistique touche principalement la Belgique, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas, où les ports sont les plus encombrés. Les autorités portuaires et les constructeurs automobiles doivent trouver des solutions pour débloquer cette situation et éviter que les ports ne deviennent de simples dépôts de voitures invendues.