ZFE : un dispositif menacé par une possible suppression ?
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Un vote parlementaire qui remet en cause les ZFE
Récemment, une commission de l’Assemblée Nationale a voté en faveur de la suppression des ZFE, une mesure appliquée dans plusieurs grandes villes françaises pour limiter la pollution de l’air. Ces zones interdisent progressivement la circulation des véhicules les plus polluants, selon leur vignette Crit’Air.
Depuis janvier 2025, la Métropole du Grand Paris a renforcé les restrictions en interdisant les véhicules classés Crit’Air 3 en semaine. Cette mesure concerne principalement les voitures diesel immatriculées avant 2011 et les essences d’avant 2006. Cependant, l’application de cette interdiction reste floue, faute de radars automatisés pour contrôler les véhicules en infraction.
Si le vote en commission est confirmé par le Parlement, la suppression des ZFE marquerait un tournant dans la politique environnementale française. Cette décision pourrait aussi aller à l’encontre des engagements européens visant à améliorer la qualité de l’air dans les grandes agglomérations.
Une opposition croissante des automobilistes
Les restrictions imposées par les ZFE ont suscité de nombreuses critiques, notamment de la part des automobilistes et des associations défendant la liberté de circulation. L’un des principaux arguments avancés contre ces zones est leur impact économique, en particulier sur les ménages aux revenus modestes qui n’ont pas les moyens d’acheter un véhicule plus récent et moins polluant.
Pour tenter d’atténuer ces contraintes, la Métropole du Grand Paris a mis en place des passes permettant de circuler 24 jours par an malgré les restrictions, ainsi que des dérogations pour certains professionnels et personnes nécessitant leur voiture pour raisons médicales. À ce jour, plus de 13 000 passes ont été accordés, mais ces solutions sont jugées insuffisantes par de nombreux opposants.
Certains observateurs craignent également que l’application stricte des ZFE ne provoque une contestation sociale similaire au mouvement des Gilets jaunes, qui avait émergé en réaction à la hausse des taxes sur le carburant.
Un avenir incertain pour les ZFE
Face à la pression politique et sociale, plusieurs élus locaux appellent l’État à clarifier sa position sur le sujet. Certains demandent notamment la mise en place d’un prêt à taux zéro garanti par l’État pour aider les automobilistes à changer de véhicule, ainsi que l’installation effective des radars de contrôle.
L’issue du débat reste incertaine. Si le Parlement valide la suppression des ZFE, cela pourrait remettre en question une partie de la politique environnementale française. À l’inverse, si les restrictions sont maintenues, des mesures d’accompagnement devront être renforcées pour éviter de creuser les inégalités entre les automobilistes.
La décision finale du gouvernement et des parlementaires sera déterminante pour l’avenir des ZFE et leur impact sur la pollution de l’air, la mobilité et l’économie des ménages.