Bruxelles assouplit la norme CAFE
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Après des mois de négociations, la Commission européenne a finalement décidé d’accorder un répit aux constructeurs automobiles en assouplissant les règles de la norme CAFE (Corporate Average Fuel Economy). Cette réglementation, qui vise à réduire les émissions de CO2 des véhicules neufs, imposait des objectifs stricts aux industriels sous peine de lourdes sanctions financières. Cependant, face aux difficultés rencontrées par plusieurs groupes, Bruxelles a décidé d’introduire un mécanisme de flexibilité permettant d’étaler les calculs des émissions sur trois ans, de 2025 à 2027, au lieu d’une seule année.
Cette décision, portée par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, est une bouffée d’oxygène pour les constructeurs en retard sur leurs objectifs. Elle leur permet d’éviter des amendes colossales dès cette année tout en maintenant la pression sur la transition vers des véhicules moins polluants.
Un allègement des contraintes pour certains constructeurs
La norme CAFE 2025 imposait initialement aux constructeurs d’atteindre un quota de 25 % de ventes de véhicules électriques, sous peine de sanctions financières proportionnelles au dépassement des seuils d’émissions de CO2. Certains groupes comme Volkswagen ou Ford se retrouvaient particulièrement exposés à ces pénalités, estimées à 15 milliards d’euros pour la seule année 2025.
Grâce à l’amendement proposé, ces entreprises bénéficieront d’un délai supplémentaire pour ajuster leur stratégie et accélérer leur transition énergétique. De leur côté, les marques déjà en conformité, comme Tesla ou certains constructeurs asiatiques, conserveront leurs crédits d’émissions, un avantage qui leur permet d’équilibrer leur bilan carbone et, dans certains cas, de monétiser leurs efforts auprès de concurrents en retard.
“Les objectifs restent les mêmes, mais cela signifie plus de flexibilité pour l'industrie”
A déclaré Ursula von der Leyen, soulignant l’importance d’un cadre réglementaire à la fois strict et réaliste face aux enjeux économiques et technologiques du secteur.
Un compromis entre écologie et pragmatisme
Si cet assouplissement est perçu comme une victoire par les constructeurs, il ne remet pas en cause l’objectif final de la réglementation européenne : atteindre zéro émission nette pour les véhicules neufs d’ici 2035. La norme CAFE continuera donc de se durcir progressivement, et les industriels devront impérativement accélérer leurs investissements dans l’électrification de leurs gammes pour éviter de nouveaux reports.
L’amendement proposé devra encore être validé par le Parlement européen et le Conseil, mais Ursula von der Leyen se veut optimiste quant à son adoption rapide.
“Nous avons besoin de prévisibilité et d’équité pour ceux qui ont bien fait leurs devoirs, tout en prenant en compte les réalités économiques actuelles”, a-t-elle affirmé.
Ce compromis montre une volonté de concilier ambition écologique et réalité industrielle. Il reste à voir si cette flexibilité permettra aux constructeurs de respecter leurs engagements sans nouveaux reports à l’avenir.