Fin prématurée de l’assemblage européen de la Leapmotor T03

La citadine électrique chinoise Leapmotor T03 n’aura été que de passage sur le Vieux Continent. Produite jusqu’à récemment en Pologne dans le cadre d’un partenariat avec Stellantis, la voiture ne bénéficiera finalement pas du bonus écologique français. Une décision influencée par un durcissement de la législation en France, qui rebat les cartes pour certains constructeurs étrangers.
Le projet d’assemblage en Europe avait pourtant été conçu pour contourner certaines barrières fiscales, notamment les droits de douane et les critères d’attribution du bonus écologique. Assemblée en kit en Pologne à partir de pièces fabriquées en Chine, la T03 devait répondre aux exigences de production européenne pour prétendre à certaines aides à l’achat. Mais le changement récent de formulation dans les textes français — remplaçant "site d’assemblage" par "site de fabrication" — a modifié la donne.
Un dispositif contourné… puis verrouillé
Stellantis, qui avait intégré le bonus français dans le tarif de lancement de la T03, misait sur cette stratégie pour séduire les acheteurs européens avec une citadine électrique abordable. Mais le durcissement réglementaire a empêché le véhicule de se qualifier pour le bonus. Dès lors, l’intérêt d’un assemblage local a fortement diminué pour Leapmotor.
D’après les informations publiées par Les Echos, l’assemblage de la T03 en Pologne a officiellement pris fin le 31 mars 2025. Stellantis a confirmé l’arrêt de la production, évoquant les nouvelles contraintes juridiques françaises. En supprimant la possibilité de qualifier un assemblage de kits pour une fabrication locale, les autorités ont limité les manœuvres de certains constructeurs souhaitant bénéficier du bonus tout en conservant l’essentiel de leur production en Chine.
Des choix stratégiques révélateurs
Le retrait rapide de Leapmotor laisse penser que le marché français, pourtant l’un des plus dynamiques pour l’électrique en Europe, ne suffit pas à justifier une implantation industrielle. Le constructeur préfère désormais supporter les droits de douane à l’importation (21 %) que maintenir une chaîne d’assemblage européenne qui n’offre plus les avantages escomptés. Ce choix met en lumière l’efficacité économique et logistique des sites chinois, capables de produire à grande échelle à moindre coût.
Pour Stellantis, ce désengagement ne remet toutefois pas en cause d’autres projets liés à Leapmotor. La production du modèle B10, prévue en Espagne, reste d’actualité. L’avenir de la T03 en Europe semble en revanche compromis, au moins sous sa forme actuelle. Ce retrait pose la question plus large de la stratégie européenne face à la montée en puissance des constructeurs chinois sur le marché de l’électrique.
En attendant, d’autres modèles électriques à bas prix continuent de séduire le marché européen, à l’image de la Dacia Spring 2, qui reste une option très abordable pour les automobilistes en quête d’une voiture électrique économique. Et pour ceux qui recherchent une alternative dans la même gamme de prix, la Leapmotor T03 reste l’un des choix les plus compétitifs.