Future Renault Twingo 2026 : produite en Europe, mais conçue en Chine

La Renault Twingo 2026, 100 % électrique, sera produite en Slovénie mais conçue en Chine. Un choix pour réduire les coûts et accélérer le développement, qui soulève des inquiétudes parmi les syndicats français.
Par le 17/02/2025

La prochaine génération de la Renault Twingo, attendue en 2026, sera 100 % électrique et promet un prix de départ sous la barre des 20 000 euros. Si elle sera bien produite en Slovénie, son développement a en grande partie été confié à la Chine, via un centre de recherche récemment ouvert à Shanghai : l’Advanced China Development Center (ACDC). Ce choix stratégique, officialisé par le PDG de Renault, Luca de Meo, en janvier 2025, soulève de nombreuses interrogations, notamment du côté des syndicats français.

En effet, jusqu’à présent, l’industrie automobile suivait un schéma bien établi : la conception des véhicules se faisait en Europe, tandis que leur fabrication était souvent externalisée en Chine ou dans d’autres pays asiatiques à moindre coût. Avec la Twingo 2026, la dynamique s’inverse. Désormais, c’est en Chine que les ingénieurs développent le modèle, tandis que les lignes d’assemblage européennes se chargent de sa fabrication. Une situation qui interroge sur l’avenir des métiers de l’ingénierie automobile en France.

Une nécessité économique selon Renault

Ce choix de la Chine pour la conception repose principalement sur deux facteurs : le coût et la rapidité d’exécution. En Europe, le développement d’un véhicule prend en moyenne quatre ans, contre seulement deux ans en Chine, où l’optimisation des processus est un véritable atout. Selon Luca de Meo, cette approche est cruciale pour maintenir un prix de vente compétitif et répondre aux exigences du marché des véhicules électriques abordables.

Les ingénieurs chinois du centre ACDC travaillent notamment sur le groupe motopropulseur, les batteries (fournies par le géant chinois CATL), ainsi que sur l’architecture électronique du véhicule. L’objectif est clair : s’inspirer des meilleures pratiques chinoises, tout en assurant un contrôle européen sur le design et la production finale.

Une stratégie qui inquiète les syndicats

Malgré les assurances de Renault, les syndicats français restent préoccupés. Dès janvier 2025, Force Ouvrière distribuait des tracts au Technocentre de Guyancourt dénonçant cette externalisation. “Masquer une stratégie de réduction des coûts via le made in China et mettre en cause les compétences de nos ingénieurs en France, cette stratégie nous paraît déplacée”, pouvait-on lire.

Pour calmer les tensions, Luca de Meo a tenu à rencontrer les représentants syndicaux et a affirmé que le centre de recherche de Guyancourt conserverait un rôle clé dans le développement des futurs modèles. Pourtant, cette Twingo 2026 pourrait bien être le premier d’une série de véhicules développés en Chine. Certains bruits de couloir évoquent déjà l’utilisation de l’ACDC pour la conception de la future Dacia Sandero électrique.

Alors que l’Union européenne cherche à protéger son industrie automobile face à la montée en puissance des constructeurs chinois, Renault fait le pari d’une approche hybride. Produire en Europe tout en s’appuyant sur l’expertise chinoise pour réduire les coûts et accélérer les délais : une stratégie risquée, mais qui pourrait devenir la norme dans les années à venir.