Toyota refuse de vendre ses véhicules sur Amazon
Alors que Hyundai a récemment annoncé sa nouvelle Ioniq 5N eN1 CUP, et un partenariat avec le géant de l'e-commerce Amazon, afin de proposer les stocks de ses concessionnaires sur la plateforme en ligne, Toyota et Lexus, ses rivaux, ont opté pour une approche différente en préférant maintenir le contrôle sur le parcours d'achat de leurs clients.
Le digital prend le pas
Face à cette transformation, les constructeurs automobiles adoptent différentes approches. L'expérience d'achat évolue, et certains constructeurs explorent de nouvelles voies, comme la vente directe, en contournant les traditionnels concessionnaires. Chez Hyundai, le partenariat avec Amazon représente une tentative audacieuse de redéfinir l'expérience d'achat automobile. Aux États-Unis, les concessionnaires de la marque peuvent désormais lister leurs véhicules en stock sur la plateforme d'e-commerce, offrant ainsi aux clients une alternative plus accessible et transparente pour l'acquisition d'un véhicule neuf.
Cette approche novatrice ne semble pas trouver écho chez Toyota, qui reste plus traditionnel en annonçant par exemple des tirages aux sorts pour ses éditions limités.
La réponse Toyota
Lors de l'Automotive Forum de New York, Jack Hollis, vice-président exécutif des ventes pour Toyota Motor North America, a clairement exprimé son désaccord face à la possibilité d'adopter la même stratégie qu'Hyundai. Interrogé sur cette question, il a répondu sans ambiguïté : "non". M. Hollis a souligné les potentiels dangers liés à un éloignement du modèle traditionnel des concessionnaires automobiles. Cette prise de position témoigne de la volonté de Toyota de préserver son contrôle sur la distribution de ses véhicules.
Le constructeur japonais a développé ses propres plateformes numériques, SmartPath pour Toyota et Monogram pour Lexus, permettant ainsi à leurs réseaux de concessionnaires respectifs de référencer en ligne leurs stocks de véhicules aux États-Unis. On pourra notamment retrouver les prochains Toyota 4Runner et Land Cruiser sur SmartPath.
Une industrie crispée
L'annonce du partenariat entre Hyundai et Amazon a suscité des réactions contrastées au sein de l'industrie automobile. Certains concessionnaires ont exprimé leur inquiétude quant à une possible marginalisation de leur rôle dans le processus d'achat des véhicules.
Ces acteurs du secteur redoutent que cette collaboration ne soit qu'un premier pas vers l'élimination des concessionnaires au profit d'un modèle de vente directe, à l'image de ce que propose déjà Tesla, qui réalise en ce moment un début année désastreux. Cette appréhension témoigne des bouleversements que l'industrie automobile est amenée à traverser.
Afin de dissiper ces préoccupations, Hyundai a tenu à rassurer les concessionnaires en affirmant qu'ils resteraient une composante essentielle de son réseau de distribution. Cette déclaration vise à apaiser les craintes et à maintenir un équilibre entre l'innovation numérique et le modèle traditionnel de vente automobile.
Ces décisions stratégiques illustrent les défis auxquels l'industrie automobile est confrontée face à la numérisation croissante des pratiques de consommation. Les constructeurs doivent trouver un juste équilibre entre l'adaptation aux nouvelles tendances et le maintien de leur identité et de leur contrôle sur le parcours client.
L'annonce du partenariat entre Hyundai et Amazon marque une étape importante dans la transformation numérique du secteur automobile. Cette évolution soulève des interrogations et des inquiétudes, mais également des opportunités pour les constructeurs qui sauront s'adapter avec agilité.