Mercedes tourne la page des utilitaires Renault

Le constructeur allemand Mercedes-Benz a annoncé la fin prochaine de deux de ses modèles utilitaires : le Citan et le Classe T. Ces véhicules, produits dans l’usine Renault de Maubeuge, reposent sur la base du Renault Kangoo. Leur fabrication s'arrêtera d’ici 2026, marquant ainsi la fin d’une collaboration industrielle entamée entre Mercedes et l’Alliance Renault-Nissan depuis plus d'une décennie.
Le Citan avait été introduit en 2012 comme un utilitaire léger rebadgé. Le Classe T, version plus familiale orientée vers les particuliers, n’est arrivé que récemment, en 2022. Malgré une offre élargie – incluant des versions électriques comme l’EQT – les volumes de vente n'ont jamais atteint les objectifs fixés par Mercedes.
Des performances commerciales décevantes
En 2024, Mercedes a vendu un peu plus de 23 000 unités du Citan dans le monde, un chiffre en recul par rapport à l’année précédente. Le Classe T a connu un sort encore plus difficile avec seulement 5 117 unités écoulées, en baisse de plus de 30 %. Ces résultats confirment les difficultés rencontrées par la marque pour s'imposer sur le segment des petits utilitaires, fortement dominé par des acteurs historiques comme Renault, Peugeot ou Citroën, particulièrement bien implantés sur le marché français et européen.
Cette décision stratégique vise donc à recentrer les efforts de Mercedes sur ses modèles à plus forte valeur ajoutée, tels que les Vito, Sprinter ou Classe V, des références bien établies dans le haut du marché utilitaire.
Un impact maîtrisé pour l’usine de Maubeuge
Malgré l’arrêt annoncé, l’usine de Maubeuge ne devrait pas subir de conséquences majeures. Spécialisée dans la production de véhicules utilitaires, elle continuera d’assembler le Kangoo pour Renault, ainsi qu’un modèle pour Nissan. Elle accueillera aussi prochainement la future Renault 4, un véhicule au design néo-rétro très attendu.
En filigrane, cette décision illustre une tendance plus large chez Mercedes : se désengager des partenariats industriels complexes pour revenir à une stratégie plus autonome, fondée sur des plateformes maison, mieux alignées avec ses ambitions premium et ses objectifs de rentabilité.