Un malus encore plus cher et plus restrictif au 1er janvier 2026
Avec les nouvelles règles, le malus touchera désormais près de 72 % des véhicules neufs, contre 66 % en 2025. Une tendance qui s’inscrit dans la continuité des politiques publiques visant à accélérer la transition écologique, mais qui risque de peser lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages.
Un seuil d’émission abaissé, des pénalités en hausse
Dès 2026, le seuil de déclenchement du malus passe de 113 g/km à 108 g/km de CO₂. Une baisse de seulement cinq grammes, mais aux conséquences majeures : même les petits modèles, comme la Renault Clio 5 SCe 65 (120 g/km), seront dorénavant soumis à un malus de 310 €. Pour échapper à cette taxe, il faudra se tourner vers des versions hybrides, comme la Clio 6 en 1.8 full hybride.
Les montants maximaux du malus atteignent à présent 80 000 € pour les véhicules émettant 192 g/km ou plus, contre 70 000 € en 2025. Une somme astronomique, qui ne concerne pas seulement les voitures de luxe. Un Renault Trafic VP, par exemple, pourrait être taxé à ce tarif, tout comme certaines sportives comme l’Alpine A110 GTS (entre 5 715 € et 8 770 € selon les versions).
Seuls les véhicules 100 % électriques échappent à ce malus, mais ils restent soumis à la taxe au poids, introduite pour compenser leur impact environnemental lié à la production des batteries.
Vers un malus sur les voitures d’occasion ?
Depuis 2025, une autre mesure fait débat : l’extension du malus aux voitures d’occasion immatriculées après 2015, si elles émettent plus de 107 g/km de CO₂ ou dépassent 1 800 kg. Pour l’instant, cette taxe ne concernerait que les véhicules diplomatiques et ceux des personnes handicapées titulaires de la carte mobilité inclusion.
Un abattement kilométrique et lié à l’âge du véhicule est prévu pour 2027, afin de moduler le malus en fonction de l’usure et du kilométrage. Cependant, le budget n’étant pas encore définitivement adopté par le Sénat, cette mesure reste suspendue à des ajustements politiques.
Le malus au poids : un nouveau critère de taxation
En 2026, le seuil de déclenchement du malus au poids passe de 1 600 kg à 1 500 kg. Une modification qui va inclure de nombreux modèles dans cette taxe, avec des tarifs progressifs :
- 10 €/kg entre 1 500 et 1 699 kg,
- 15 €/kg entre 1 700 et 1 799 kg,
- Jusqu’à 30 €/kg au-delà de 2 000 kg.
Les véhicules électriques non « écoscorés » seront également soumis à ce malus à partir du 1er juillet 2026, avec un abattement de 600 kg.
Fin du plafonnement du cumul des malus en 2028
À partir de 2028, le cumul du malus CO₂ et du malus au poids ne sera plus plafonné. Résultat : certains véhicules pourraient être taxés jusqu’à 100 000 €, une somme qui dépasse largement le prix d’achat de nombreux modèles. Une perspective qui inquiète les professionnels du secteur, déjà confrontés à une baisse des ventes de véhicules thermiques.
Qui sera le plus touché ?
Selon une étude du cabinet Dataneo, près des trois quarts des véhicules neufs seront concernés par le malus en 2026. Les petites citadines comme la Clio, mais aussi les monospaces et SUV compacts, verront leur prix d’achat augmenter de plusieurs centaines d’euros. Les véhicules utilitaires comme le Trafic VP, souvent indispensables aux artisans et aux entreprises, seront parmi les plus pénalisés.
Seules exceptions : les véhicules VASP (comme le Trafic Escapade), qui échappent au malus grâce à leur homologation spécifique, et les modèles full hybrides, encore épargnés.
Une transition écologique à quel prix ?
Si l’objectif est clair – réduire les émissions de CO₂ du parc automobile – les moyens employés soulèvent des questions. Pour les ménages modestes, l’achat d’un véhicule neuf devient de plus en plus inaccessible, surtout dans un contexte d’inflation persistante. Les professionnels du secteur automobile craignent quant à eux un ralentissement des ventes, voire une baisse de la compétitivité de l’industrie française.
Reste à savoir si ces mesures inciteront réellement les Français à se tourner vers des véhicules plus propres, ou si elles ne feront qu’aggraver les inégalités d’accès à l'automobile.